3 questions sur la mode éco-responsable
Quand on fait des achats, on pense à des chiffres : Combien coûte cette chemise ? Quel pourcentage de réduction vais-je obtenir dans la vente d’aujourd’hui ? Combien de paires de chaussettes dois-je acheter pour faire une affaire ? Mais il y a des chances que la plupart d’entre nous ne pensent pas à ces chiffres :
- la production d’un tee-shirt consomme environ 2 700 litres d’eau, soit la même quantité que celle que boit une personne moyenne pendant 900 jours,
- chaque année, plus de 80 milliards de vêtements sont fabriqués dans le monde,
- lorsque nous sommes prêts à nous débarrasser d’un vêtement, trois sur quatre finissent dans des décharges ou sont incinérés.
- l’industrie de l’habillement dans son ensemble est le deuxième plus grand pollueur au monde, après le pétrole.
Au vu de ces statistiques, il n’est pas étonnant que la mode éco-résponsable devienne de plus en plus importante et populaire. Mais si nous sommes globalement de plus en plus conscient de cela, nous manquons encore d’informations concrètes pour accompagner notre réflexion. Que signifie réellement être éco-responsable dans le monde de la mode ? Ci-dessous ce que vous devez savoir.
Que signifie vraiment « éco-responsable » ?
Tout comme l’environnement est complexe, le concept d’être respectueux à son égard l’est tout autant. Le terme « éco-responsable » est utilisé de nos jours, mais il est important de comprendre qu’il s’applique aussi bien au tissu qui sert à la fabrication de vos vêtements qu’aux usines où ils sont fabriqués. Helena Barbour, directrice commerciale des vêtements de sport chez Patagonia, soutient alors dans Teen Vogue : « Cela inclut la façon dont vos vêtements sont teints et la façon dont les eaux usées sont traitées. Quelles sont les conditions de travail dans ces usines ? Les travailleurs qui fabriquent vos vêtements sont-ils payés de façon équitable ? Vos vêtements sont-ils de haute qualité ou se détériorent-ils après quelques utilisations ? Quelle est la transparence de la marque à laquelle vous achetez vos vêtements ? Cette entreprise vous offre-t-elle un moyen de recycler ou de réparer votre vêtement ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions qui permettent de comprendre ce que signifie le terme éco-responsable.”
En ce qui concerne les matériaux, Sofia Shannon, directrice de la création d’AMUR (A Mindful Use of Resources), explique que le coton biologique est une excellente option écologique. « Cependant, le coton nécessite beaucoup d’eau, donc vous pouvez choisir des alternatives comme le chanvre ou le lin, qui sont des fibres qui nécessitent beaucoup moins d’eau pour pousser », dit-elle. Yohan Bernardin, co-fondateur de Liège Evasion, une jeune marque française spécialiste du sac en liège, ajoute : “la consommation d’eau nécessaire aux modes de production sont décorrélées des enjeux écologiques contemporains. Le liège est une matière alternative au cuir dont le process de fabrication possède deux qualités intrinsèques : il est très peu énergivore et part la plantation de chênes-liège, permet de réguler le cycle hydrologique des terres de productions.”
Comment les acheteurs peuvent-ils vérifier si une marque est vraiment écologique ?
Il est très facile pour les marques de se réclamer « écologique » sur leurs publicités, leurs sites web et leurs enseignes, même si leurs pratiques et leurs matériaux ne sont que vaguement considérés comme tels. C’est à nous, consommateurs, qu’il incombe de creuser un peu plus et de nous assurer que nous faisons nos achats de manière responsable.
Commencez par vérifier les étiquettes des produits et les descriptions des sites web pour vous assurer que ce que vous achetez utilise des fibres naturelles ou respectueuses de la forêt, plutôt que des fibres synthétiques. Renseignez-vous sur les différents labels, ils vous en diront beaucoup sur les pratiques écologiques de l’entreprise, au-delà des matériaux. La norme GOTS (Global Organic Textile Standard) est une certification mondialement reconnue pour les textiles fabriqués à partir de fibres biologiques.
Si l’information ne figure pas sur les étiquettes elles-mêmes, consultez les sites web des marques ou des magasins où elle doit sûrement figurer. N’ayez également pas peur de demander. Si une entreprise est vraiment respectueuse de l’environnement, elle ne devrait pas avoir de problème à divulguer ses pratiques avec vous, en toute transparence. En tant que consommateur, vous devriez être en mesure de connaître la source d’un produit, de savoir où il est fabriqué et de comprendre son circuit de distribution.
Que signifie « pratiques de travail équitables » ?
En termes simples, « le travail équitable” signifie que les humains qui fabriquent vos vêtements sont pris en compte. L’industrie de la mode connaît malheureusement de nombreuses violations des droits de l’homme. Pour réduire leur coût de production, nombreuses sont les entreprises qui délocalisent dans des pays où la main-d’œuvre est faible et les réglementations presque inexistantes. Malgré l’attention que les ONG et les médias portent sur ces pratiques, le contexte de mondialisation et d’économie de marché poussent les fabricants à continuer sur cette lancée, polluant toujours plus et allant même jusqu’à recourir au travail des enfants.
Vous voulez être sûr des pratiques d’une entreprise en matière d’écologie et de conditions de travail ? Consultez son site internet ou renseignez-vous sur les certifications qu’elle possède, et cherchez ce que ces certifications signifient réellement et ce qui est exigé des entreprises pour les obtenir.
En fin de compte ? La « mode écologique » n’est pas un concept simple. Mais il semble que chaque jour, nous disposons de plus de ressources pour nous assurer que nous achetons de manière responsable. De leur côté, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans la voie de la conscience écologique.